Striptease hivernal

Cette année, on peut dire qu’il s’est bien fait prier, il a mis son p’tit temps à arriver ce coquinou d’hiver. Mais le voilà enfin, ce grand rabatteur de caquets, ce tyran des ego, ce vieil ennemi du kéké et du hipster ! Depuis une dizaine de jours nous nous retrouvons enfin entre happy few sur les routes d’Ile-de-France. J’aime bien cette période de l’année et j’en ai déjà causé donc je ne vais pas faire doublon. Faudrait pas que ça devienne mon marronnier façon Jean-Pierre Pernaut : « Chers téléspectateurs, attention, l’hiver il fait froid. » Damned, et l’eau ça mouille non ?

Perso, à moto, je préfère largement cette saison à l’été. Tu as plus de marge de manœuvre: Si tu te pèles trop le popotin, ben t’as qu’à mieux te couvrir et tu repars comme en 40. Alors qu’en pleine canicule, quoi qu’il arrive, tu gardes quand même ton blouson dans lequel tu sues comme un goret au four micro-ondes. A moins bien sûr d’être un fervent défenseur des célèbres vertus protectrices de la tong brésilienne et de la formidable résistance à l’abrasion du short à fleurs.

Du coup, dans un sublime élan de générosité en ce début d’hiver, j’ai décidé de t’offrir ma technique anti-engelures. Ze méthode imparable pour affronter la Sibérie. Enfin, j’y suis jamais allé, donc disons plutôt une hivernale made in France. Tout repose sur le concept de l’oignon : une couche, puis une autre, puis une autre, puis une autre, etc. Pas forcément du matos de moto, mais du matos chaud. J’utilise souvent les trucs thermiques de ski Décath’… pardon Wed’ze (ça fait plus chic). En tout cas, c’est pô cher et efficace. Puis j’ajoute la veste et le froc à coques par-dessus histoire de ne pas me faire trop mal en cas de partie de luge sur une plaque de verglas. Et enfin, j’enrobe le tout dans une grande combi pluie, y a pas mieux contre ce satané courant d’air sur le bas des reins. Et contre toute velléité de look stylé aussi. Le côté magique de tout ce barda, c’est que l’air coincé entre chaque épaisseur de vêtements va monter en température grâce à la chaleur de ton corps. Et de ce fait, il va isoler ce dernier du froid. C’est ta propre chaleur qui te tient chaud. Un cercle vertueux quoi. Comme un pet sous la couette.

Bon le seul petit inconvénient de ma méthode low cost, c’est que t’es vraiment comme un oignon : tu piques les yeux à en pleurer tellement t’es moche (Bibendum style). Et surtout, au bout de quelques heures à macérer dedans, tu piques aussi grave… le nez.

 

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